Un algorithme capable de prédire le risque de certaines formes d’autisme.

Des chercheurs rapportent avoir mis au point un algorithme capable de prédire le risque de certaines formes d’autisme avec une précision de 100%, en utilisant des biomarqueurs présents dans le plasma maternel.

Dans une nouvelle étude, parue ce 22 janvier dans la revue “Molecular Psychiatry”, des chercheurs rapportent avoir mis au point une nouvelle technique capable de prédire avec une extrême précision un certain type d’autisme, in utero, à l’aide de biomarqueurs présents dans le plasma sanguin des futures mères.

L’étude s’est spécifiquement concentrée sur les troubles du spectre autistique liés à des auto-anticorps maternels (nommés MAR ASD), qui représenteraient 20% de tous les cas d’autisme.

Les auto-anticorps sont des protéines du système immunitaire qui attaquent les propres tissus et cellules d’un individu. Auparavant, la chercheuse Judy Van de Water, qui a dirigé l’étude, avait découvert que les auto-anticorps d’une femme enceinte pouvaient réagir avec le cerveau de son fœtus et modifier son développement.

Les chercheurs ont ici prélevé des échantillons de plasma sanguin de 450 mères d’enfants atteint d’une forme d’autisme lié aux MAR ASD, et de 342 mères d’enfants non autistes. Les données ont été prises en compte par un ordinateur et ont abouti à la mise au point d’un algorithme permettant d’identifier la réactivité à huit protéines différentes et abondantes dans le cerveau du fœtus. Il a ainsi déterminé quels modèles d’auto-anticorps étaient spécifiquement associés à un diagnostic d’autisme. Les chercheurs ont alors découvert trois modèles principaux d’auto-anticorps augmentant la probabilité de survenue d’un trouble du spectre autistique.


“Par exemple, si la mère a des auto-anticorps anti-CRIMP1 et GDA (le modèle le plus courant), ses chances d’avoir un enfant autiste sont 31 fois plus élevées que la population générale, sur la base de cet ensemble de données actuel. C’est énorme”, a ainsi commenté Judy Van de Water.


Pour la chercheuse, la reconnaissance de ces modèles d’auto-anticorps pourrait faire partie intégrante d’un dépistage prénatal ou durant la grossesse, afin d’offrir un aperçu du développement de l’enfant et de préparer les parents à l’éventualité d’un trouble du spectre autistique. D’autant plus que plus l’autisme est diagnostiqué tôt, meilleure est la prise en charge et les progrès de l’enfant.


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Source  Fr : parents.fr